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/ École d'urbanisme et d'architecture de paysage

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Paul Lewis plaide pour repenser les artères commerciales

Depuis quelques années, de nombreuses artères commerciales montréalaises subissent une cure de rajeunissement, notamment en raison de l’obsolescence de leurs infrastructures souterraines. Mais alors que ces travaux pourraient permettre de revoir l’aménagement ou, mieux, la vocation de ces importants tronçons, ils sont, bien souvent, des occasions manquées, faute de vision d’ensemble.

Après avoir été le théâtre de travaux majeurs pendant un an, la rue Saint-Denis a finalement été libérée de ses cônes orange et autres barrières métalliques il y a quelques semaines, au grand soulagement des commerçants et des usagers quotidiens de cette artère centrale.

Pourtant, malgré l’envergure du chantier des derniers mois, force est de constater que bien peu de choses ont changé rue Saint-Denis. Le même nombre de voies de circulation a été préservé, aucune place de stationnement n’a été sacrifiée et la demande d’ajout d’infrastructures cyclables a finalement été écartée. Bref, le gros des efforts s’est concentré sous terre, quelques pieds sous la nouvelle couche de bitume. Un travail essentiel, mais invisible aux yeux de ceux qui arpentent régulièrement cette rue.

La Ville prévoit toutefois lancer en 2017, quelques mois après le départ de la dernière machine d’asphaltage, une vaste consultation publique sur l’avenir de l’artère, entre les rues Sherbrooke et Rosemont. Déjà, de premières rencontres ont eu lieu entre la Ville centre, la Société de développement commerciale de la rue Saint-Denis et l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal.

Cette démarche consultative annoncée après coup en fait sourciller plus d’un puisque, à terme, elle pourrait effectivement permettre de revoir une partie de l’aménagement, ce qui nécessitera très certainement de nouveaux travaux. Mais est-ce normal qu’en 2016, pareille consultation n’ait pas eu lieu en amont du précédent chantier ?

« Poser la question, c’est y répondre, lance sans ambages Paul Lewis, doyen et professeur à la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal. Il y a quelque chose d’anachronique dans cette idée de refaire une rue à l’identique, alors qu’on sait très bien que les besoins d’aujourd’hui ne sont pas les mêmes que ceux d’il y a 50 ans quand on a développé ces artères. » Ça ne veut toutefois pas dire d’apporter des changements juste pour apporter des changements, spécifie-t-il. « Mais faire une réfection sans réflexion préalable, c’est comme acheter des billets d’avion sans savoir où on veut aller. Ça nous emmène un peu n’importe où ou, pire, nulle part. »

Lire l’intégralité de l’article dans Le Devoir.